mercredi 3 novembre 2010

"Être livré à soi même, apprendre et devenir indépendant".

Au début, c’est très excitant, on a envie de partir, de découvrir des terres inconnues, de se sentir étranger dans un pays qui ne ressemble pas au notre, de vivre de nouvelles expériences. Pour résumer, de la nouveauté. Naïf et immature, on se sent capable de tout quitter et de commencer une autre vie. A ce stade de l’expérience, on ne réalise pas vraiment toutes les difficultés de vivre à l’étranger et tout ce que cela implique. Il me semble important de mentionner ces impressions sur mon blog. Je ne souhaite pas que les lecteurs de mon blog pensent que la vie d’un étudiant d’échange est très simple et toujours rose.

J’insiste bien sur le terme « Refaire sa vie ». Et oui, quand on arrive à l’étranger, on doit reconstruire à peu près ce qu’on avait en France. C'est-à-dire prendre ses marques dans un nouvelle établissement, apprendre une nouvelle langue, s’intégrer dans la vie étudiante mexicaine, se faire un cercle d’ami…

La langue c’est la base de tout. Sans la langue il n'y a pas de rencontres possibles. Les premiers mois, vous progressez beaucoup. C’est la période où vous progressez le plus. Les mois suivants, votre niveau de langue commence à stagner, et malgré les nombreux efforts, les phrases qui vous hantent et vous tourmentent pendant votre sommeil, le résultat est très lent et parfois déconcertant.

L’intégration n’est pas si facile qu’elle n’y parait. Et oui, il est important d’être ouvert, de parler le plus possible avec les gens que l’on rencontre mais malgré ça les mentalités sont quand même très différentes et il n’est pas évident de créer des liens avec les gens. Plusieurs fois, je discute avec des gens dans la journée, mais le résultat final est parfois décourageant. Je n’ai pas encore trouvé de personnes avec qui je m’entends vraiment très bien. Et chaque jour je me lève avec la même idée en tête « me faire des amis », si bien qu’il m’arrive d’être très découragée certain jour. Je suis quelqu’un d’assez solitaire, je supporte assez bien la solitude. Mais au bout de quasiment trois mois, cela devient plus difficile à supporter. Ce n’est pas évident d’être toujours livré à soi même et de se sentir seul. Et dans ces moments là le soutien de votre famille ne peut pas réellement vous aider. Vous seul pouvez remédier à ce problème.

La question de la nourriture est un peu plus superficielle certes, mais je donnerais pas mal de choses pour manger un bon repas français. Je me lasse un peu du piment et du maïs. Mais il me semble que quelques colis français arriveront pour Noël.

Si je fais le bilan, ces dernières semaines ont été particulièrement difficiles. Qu’on soit français, allemand, américains, canadiens… on a tous notre propre culture à laquelle on s’identifie. Et sans même le vouloir, parfois, en l’espace de quelques secondes, quelques malheureuses secondes, on a le mal du pays. La France me manque, c'est dit.


3 commentaires:

  1. Wha ! Très bon article, je partage vraiment cet avis. Tu me voles les mots de la bouche ! :)
    La vie d'un étudiant d'échange à tendance à être trop souvent idéalisé.

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  2. Super article! Accroches toi ;)
    C'est quand on s'y attend le moins que tout bascule,
    ne désespère pas mais ni pense pas trop non plus...

    Bonne chance!

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  3. Tu écris vraiment très bien Vico, et le fil de ta pensée est tout à fait juste, bien que je n'ai jamais eu l'occasion d'être livré à moi même dans un pays totalement différent du notre.
    Saches en tout cas que tes amis français et fertois (si si fier de l'être :p) te soutiennent dans ton expérience, et que nombreuses sont les fois où l'on pense à toi.
    Gros bisous ma chica ♥

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